Au pays de Brel- Fernand
La dernière année en fut une de deuils multiples, j'en ai déjà glissé un mot sur le blog de Philippe.
Des pertes par la mort, par la distance physique, par la distance du coeur, des coupures obligés, des déceptions. Mais aussi de nouveaux départs, de nouveaux chemins. Ces décisions jamais faciles à prendre. J'ai traversé ce moment, en toute conscience. J'ai vécu intensément cette peine qu' auparavant, j 'évitais en trouvant une version acceptable de l'histoire, jusqu'au moment ou je ne pouvais plus absorber. Puis j'ai relâché cette intense douleur.
Mon intention n'est pas ici de faire un message sur les deuils ou la peine mais de vous faire partager une chanson hautement cathartique qui m'a grandement aidé à toucher cette émotion.Je l'écoute d'ailleurs chaque fois que mes émotions se bousculent en dedans sans pouvoir s'exprimer.
Par ailleurs, je crois que cette forme de catharsis n'est pas indiquée pour tous. Certaines personnes ont du mal à gérer un tel flux d'émotions. Pour ces personnes, prenez contact avec cette chanson dans les bons moments seulement. Ou écoutez plutôt Les Bonbons ou Comment tuer l'amant de ma femme. Cela vous fera sourire.
Fernand
Dire que Fernand est mort
Dire qu'il est mort Fernand
Dire que je suis seul derrière
Dire qu'il est seul devant
Lui dans sa dernière bière
Moi dans mon brouillard
Lui dans son corbillard
Et moi dans mon désert
Devant y a qu'un cheval blanc
Derrière y a que moi qui pleure
Dire qu'y a même pas de vent
Pour agiter mes fleurs
Moi si j'étais le Bon Dieu
Je crois que j'aurais des remords
Dire que maintenant il pleut
Dire que Fernand est mort
Dire qu'on traverse Paris
Dans le tout petit matin
Dire qu'on traverse Paris
Et qu'on dirait Berlin
Toi toi toi tu sais pas tu dors
Mais c'est triste à mourir
D'être obligé de partir
Quand Paris dort encore
Moi je crève d'envie
De réveiller des gens
Je t'inventerai une famille
Juste pour ton enterrement
Et puis si j'étais le Bon Dieu
Je crois que je serais pas fier
Je sais on fait ce qu'on peut
Mais y a la manière
Tu sais je reviendrai
Je reviendrai souvent
Dans ce putain de champ
Où tu dois te reposer
L'été je te ferai de l'ombre
On boira du silence
A la santé de Constance
Qui se fout bien de ton ombre
Et puis les adultes sont tellement cons
Qu'ils nous feront bien une guerre
Alors je viendrai pour de bon
Dormir dans ton cimetière
Et maintenant Bon Dieu
Tu vas bien rigoler
Et maintenant Bon Dieu
Maintenant je vais pleurer
Jacques Brel, 1966
Bon évidemment, les paroles sont incroyablement belles et justes. À ça ajouter la musique et vous verrez!
À écouter pour le plaisir, c'est une si belle chanson.